David Van Reybrouck: Congo, une histoire - Prix Médicis Essai 2012
Jean-Marie Gustave Le Clézio: Poisson d'or
Cette révolte demeure sensible dans les romans plus populaires des années 1980 : haine de l’impérialisme colonial (Désert) et du système qui en découle (Onitsha), rejet de la guerre destructrice (première Guerre mondiale dans Le Chercheur d’or, guerre du Biafra dans Onitsha), des nouvelles formes d'exploitation (prostitution, trafics humains, dans Désert). L’ensemble de ces engagements aboutissent dans les années 2000 à des œuvres plus nettement amères et critiques envers l’évolution occidentale moderne, en particulier le roman Ourania (2005), histoire du rejet catégorique du monde moderne par un groupe de chercheurs dans une vallée mexicaine perdue, ou Raga. Approche du continent invisible (2006), défense ardente des peuples insulaires d’Océanie, menacés par la mondialisation.
Le thème familial et autobiographique[modifier]
Au milieu des années 1980, Le Clézio commence à aborder au sein de ses œuvres des thèmes plus personnels, en particulier à travers l’évocation de la famille. Ses intrigues et personnages s’inspirent de ses proches. Alexis, le narrateur du Chercheur d’or (1985), est ainsi inspiré à l'auteur par son grand-père Léon, auquel le roman est dédié, et qui habite également le récit Voyage à Rodrigues42. Cette tendance se renforce avec Onitsha, en 1991, hommage à l’Afrique de l’enfance de Le Clézio. Puis, son grand-père est de nouveau au centre d’un ouvrage avec La Quarantaine en 1995. Le penchant autobiographique est ensuite clairement assumé dans Révolutions, en 2003. Puis c’est au tour de la figure du père d'être célébrée dans L'Africain en 2004, avant que Le Clézio ne s'inspire de sa mère pour le personnage d'Ethel Brun, dans Ritournelle de la faim.
Knut Hamsun: Mystères
Nagel débarque de façon voyante et semble-t-il maladroite dans une petite ville de province et s'installe à l'hôtel. Il va séduire et fasciner la société locale par son originalité, son éloquence, ses provocations et maladresses qui alternent avec des moments de générosité et d'urbanité.
Nagel, c'est le héros de La Faim qui aurait le ventre plein. Un personnage mythomane, à la fois faible et fort, tour à tour séduisant et odieux... On finit par ne plus savoir démêler la vérité du mensonge et du rêve dans ses propos. C'est aussi un personnage d'une grande intelligence et d'une sensibilité extrême, attiré par la nature sur laquelle on peut lire des descriptions superbes. C'est un solitaire à la recherche de l'âme sœur, mais qui ne s'intéresse qu'à des femmes inaccessibles et les effraie avec ses fantasmagories. C'est un critique acerbe et cynique de la petite bourgeoisie de province et de la petitesse du jeu politique et démocratique qu'il tourne en dérision.
Avec Mystères, tout comme dans La Faim, K. Hamsun repousse bien avant Freud les limites du territoire connu de la conscience humaine.
Tout en reconnaissant la force et l'originalité de l'œuvre, et même si le héros m'a été moins insupportable que celui de La Faim, je n'ai pas aimé ce livre que je me suis forcé à finir.
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